Un soir de blues...

Narrateur : Lui


Ce midi, un pot de départ

Abus sur le vin

Pas eu le temps de manger

Et cet après midi,

Acte de présence derrière mon bureau

Bosser ?

Je n'y ai même pas penser

Un seul désirata : dormir

Mes paupières tombaient d'elle même

Lutte constante pour ne pas m'écrouler

Café sur clope, clope sur café

Tenir, ne pas chuter, tenir

Et revenir chez moi

 

Enfin de retour

Journée éreintante, envie de rien, rincé, crevé, claqué.

Un seul désir : me prendre une douche, grignoter un petit quelque chose et m’effondrer sur le lit.

Le portable est éteint, je suis indisponible… que tout ceux désirant me joindre prennent un numéro, je les rappelerai demain.

Avant toute chose, un peu de musique, pas un truc violent, j’écoutais quoi ce matin : Mezmerize de System of a Down. Là y a pas moyen, il me faut quelque chose de zen. Et bien voilà, 100th windows de Massive Attack, ce sera parfait.

J’en étais où ? Ah oui, douche, grignotage, dodo…

Un petit coup d’œil dans le frigo. Hum, je savais bien que j’oubliai quelque chose en revenant : les courses !! Ce n’est pas vrai à l’exception d’une bouteille de vodka, le réfrigérateur est vide… Je n’ai pas le courage d’aller à la superette. Et pas envie de me prendre la tête à commander jap… De toute façon, je n’ai pas de liquide sur moi… donc le problème est réglé… Le menu de ce soir, ce sera diète. Ca ne peut faire que du bien à ma ligne.

D’ailleurs en parlant de ligne cela n’a strictement rien à voir mais si je me prenais plutôt un bain. Intense réflexion, délibération auprès des jurés, et bien quel est le verdict Mr le juge :  à  l’unanimité des voix, la proposition est acceptée. Il ne me reste plus qu’à faire couler l’eau…

Hein ! quoi ! Oh non ! Ne me dite pas que ce n’est pas chez moi que cela sonne, Et merde c’est ici et pas ailleurs. Ca me saoule… C’est qui, oh non pas Elle, pas ce soir… pffff… Allez je lui ouvre et je trouve un prétexte pour qu’Elle dégage…

 
/-         salut comment vas-tu ? cela fait un bail que l’on ne s’est pas vu./

Attend elle a les yeux rouges, les cheveux en vrac et le visage bouffi, oh non pas ça…

/-         …/
/-         Mais qu’est ce qui t’arrive, t’as pas franchement l’air en super forme… Allez ne reste pas là, rentre./

Mais quel con pourquoi je la fais rentrer… et ce que je dis est d’un débile, " t’as pas l’air" bien sûr qu’elle n’a pas l’air. Elle est encore au bord des larmes. Il va falloir jouer en finesse, si je ne veux pas qu’elle éclate en sanglot…


/-         …/
/-         Installe toi, je reviens tout de suite./

Et un bain de zappé, un. Il faut que je coupe l’eau. Un peu plus et je lui ouvrai la porte tout dégoulinant de flotte…

/-         …/
/-         Tu ne me déranges absolument pas, je n’avais rien de prévu pour ce soir./

Je peux mettre une croix sur le fait de me coucher tôt, ça risque de durer des heures.

/-         …/
/-         Tu veux boire quelque chose : un verre de vin, un bailey’s, de la bénédictine, une vodka, un whisky, un café, un thé ?/

Note pour plus tard, penser à racheter de l’alcool, je n’ai plus grand-chose.

/-         …/
/-         Non, je suis désolé, je n’ai plus de jus d’orange/

Sans oublier le jus d’orange, il faut absolument que je fasse des courses

/-         …/
/-         Donc une vodka avec beaucoup de glace/.

Et une vodka d’entrée, ça promet.

/-         …/
/-         Moi ? oh un petit whisky comme d’hab…/

Et je n’irai pas loin avec ce qu’il me reste en Lagavulin, d’un certain côté tant mieux, vu mon état, si j’abuse, je risque de décoller…

/-         …/
/-         Tu peux me dire ce qu'il t’arrive, tu as l’air bouleversé./

Mais c’est pas vrai, je le fais exprès ou quoi. Catégorie neuneu 1er , ce que je balance est tellement con que c’en est risible. Il n’y a pas à dire, je suis réellement crevé.

/-         …/
/-         Quoi mon portable ? ah oui, la batterie est naze, et j’ai oublié de le remettre à charger./

Je ne peux quand même pas lui dire que je l’ai coupé parce que je ne voulais voir personne ce soir.

/-         …/
/-         Mais non, voyons ! tu as très bien fait de venir. Tu le sais, je serai toujours là pour toi./

Et je me demande bien pourquoi d’ailleurs, je dois avoir un côté maso quelque part…

/-         …/
/-         Mais non tu ne me déranges pas, jamais, pas toi…/

Je suis naze, je veux dormir !!!

/-         …/
/-         Oui je comprends, mais commençons par le commencement… Que s’est il passé ?/

Et c’est reparti pour un tour, et dire que la soirée ne fait que commencer

Un soir de blues sur le trottoir…